SPÉCIAL CHAMPIONNATS DU MONDE
Durant la deuxième quinzaine du mois d’août se sont déroulés les “vrais” championnats du monde (Bermuda Bowl, Venice Cup, D’Orsi Trophy et Wuhan Cup) à Herning, ville du cœur du Danemark qui avait déjà accueilli les championnats d’Europe par équipes l’an passé. Pourquoi ce retour si rapide ? Car le lieu, l’organisation, tout y avait été jugé absolument parfait par les participants. Ce fut aussi le cas en 2025 au point que certains commentateurs ont proposé de faire désormais tous les championnats du monde à… Herning !
→LA BERMUDA BOWL
C’est le Graal du bridge. Pouvoir ne serait-ce qu’y participer lorsqu’on est européen est devenu quasiment mission impossible tellement l’une des huit places qualificatives est dure à obtenir.
Les Américains n’avaient pas gagné la Bermuda Bowl depuis 2017 à Lyon (un souffle devant la France…), ils ont enfin réparé l’outrage. USA 1 (Kevin Bathurst, Adam Grossack, John Hurd, Adam Kaplan, Finn Kolesnik, Eddie Wold et cnj Bob Morris) l’a fait avec la manière. C’est une équipe jeune (à une exception près, cf. l’encadré Le monde à l’envers), sans sponsor, victorieuse de la Sélection dans son pays, qui l’a emporté. Mais n’allez pas croire que leur victoire a été de tout repos. En face, des Danois survoltés à domicile se sont accrochés jusqu’au bout, reprenant même 42 points lors des quatre dernières donnes de la finale. Ils n’ont fini qu’à 17 imp du bonheur.

Félicitations à Dennis Bilde, Kapser Konow, Christian Lahrmann, Andreas Plejdrup-Meister, Martin Schaltz (cnj Morten Bilde et coach Palle Reimann). Le bronze échoit aux Suédois (Per-Ola Cullin, Marion Michielsen, Fredrik Nystrom, Mikael Rimstedt, Ola Rimstedt, Johan Upmark et cnj Fredrik Kronmarker) qui ont défait dans la petite finale la révélation de championnat, l’incroyable Belgique (Geert Arts, Sam Bahbout, Bernard Dehaye, Clovis Dehaye, Steven de Donder, Steve de Roos).
Quid des Français dans tout ça ? Troisièmes après 14 des 23 tours, les lourdes défaites contre l’Australie puis le Brésil en fin de quatrième journée ont signé leur déclin. Ils n’ont finalement pas passé le cut, terminant onzièmes. La marche était un tout petit peu trop haute (8 PV seulement).
→LA VENICE CUP
Les Françaises ont fait plus que tenir leur rang. Leur quatrième place est remarquable. La façon dont elles ont étrillé les Turques en quart de finale est prometteuse. Elles ont échoué en demi contre les futures vainqueurs néeerlandaises (Merel Bruijnsteen, Doris van Delft, Judith Duursma, Magdalena Ticha, Martine Verbeek, Wietske van Zwol) puis dans la petite finale contre la Pologne (3ème). Bravo à Marion Canonne, Donatella Halfon, Margaux Kurek-Beaulieu, Anaïs Leleu et Anne-Laure Tartarin (cnj Stéphane Garcia, coach David Harari).

Le podium est complété par la Chine, impériale lors de tous ses matchs précédents, qui s’est littéralement effondrée face aux Pays-Bas après avoir mené de 52 points à mi-parcours, avant d’en perdre plus de 90 dans la dernière moitié.
→LE D’ORSI TROPHY

Considérée comme l’une des principales favorites de l’épreuve, notre équipe séniore était attendue au tournant. Elle n’a pas déçu. Sortie seulement septième de la poule qualificative, elle a ensuite battu à l’arrachée la Suède en quart puis a pulvérisé l’Autriche (100 points d’avance avant le dernier segment qui ne sera pas joué).
En finale l’attendait l’ogre américain, USA 1, avec sa panoplie de stars : David Berkowitz, Larry Cohen, Steve Garner, Mike Kamil, Jeff Meckstroth, Jeff Wolfson. L’obstacle s’est avéré insurmontable. Michel Abécassis, Marc Bompis, Philippe Chottin, Dominique Pilon, Philippe Soulet et Hervé Vinciguerra sauvent tout de même l’honneur de la France en remportant la seule médaille du clan tricolore.

Sur la troisième marche du podium, on trouve USA 2 avec notamment Zia Mahmood et Eric Rodwell, c’est dire le niveau de ce championnat.
→LA WUHAN CUP
Avec le Mixte, on s’était habitué à des médailles partout et tout le temps. L’équipe de France n’a cette fois pas brillé, elle s’est réveillée trop tard et a dû se contenter d’une dixième place, loin de ses standards.
Lors de la poule, la formation américaine (USA 1) avait fait forte impression en écrasant la concurrence à 14,3 PV de moyenne et 50 PV d’avance sur les deuxièmes tout en perdant son dernier match. Mais rien ne sert de courir… En demi-finale, elle s’est inclinée de 10 points face à l’Italie (Dario Attanasio, Leonardo Cima, Federica Dalpozzo, Barbara Dessi, Gabriella Manara, Federico Porta), future vainqueur de l’épreuve. La Chine et la Pologne complètent le podium. Eh oui,
pas d’USA 1…

