SPéCIAL CHAMPIONNATS DU MONDE À MARRAKECH

La gagner, c’est le Graal de tout bridgeur, l’équivalent d’une médaille d’or olympique. La finale a opposé les tenants du titre suisses de Zimmermann aux Norvégiens emmenés par les inoxydables Helgemo et Brogeland. Elle a commencé sur les chapeaux de roues avec pas moins de 106 imp échangés lors du premier segment de 16 donnes et seulement deux égalités ! Les équipes se sont neutralisées jusqu’à ce que la quatrième séance, mal négociée par les Scandinaves, fasse pencher la balance du côté helvétique (+37). L’écart n’allait cesser de croître jusqu’à la ligne d’arrivée. Bravo à Sjoert BRINK, Bas DRIJVER, Jacek KALITA, Michal KLUKOWSKI, Michal NOWOSADKZI et Pierre ZIMMERMANN. L’Italie complète le podium.

Pour l’anecdote, la modeste équipe des Émirats arabes unis a terminé à la 19e place sur 24 en poule mais elle a réussi l’incroyable exploit d’infliger un cuisant 20-0 aux futurs champions du monde ! Pour ce qui est de la France, elle n’était pas de la fête, non qualifiée

C’est l’épreuve mixte. Les tenants du titre étaient les Français (les époux Cronier, Zochowska-Schmidt et Réess-Thuillez). Après un départ plus que timide en poule (seulement 16e après neuf tours), les rois du diesel ont passé la surmultipliée pour se qualifier facilement (3e) avant de ne faire qu’une bouchée de leurs adversaires en quart et en demi-finales. Opposés aux Américains (USA2) pour un remake de l’édition précédente, ils ont mené tambour battant jusqu’à une quatrième séance apocalyptique (perdue 60 à 0 !) qui a vu les Yankees revenir en boulet de canon… Philippe Cronier, souffrant depuis deux jours, faisait alors son retour à la table. À quelques donnes de la fin, le suspense devenait insoutenable. Le grand chelem à Sans-Atout gagné par USA2 semblait plier le match. Mais les Américains décaissaient 800 sur la donne suivante à 1 Sans-Atout contré moins trois ! Finalement, USA2 conservait huit petits points d’avance sur la ligne d’arrivée… La Roumanie, avec Bogdan Marina, a empoché le bronze.

Grosse surprise chez les dames. Les deux grandes favorites, la Pologne et la Suède, qui avaient d’ailleurs survolé le Round Robin, sont passées à la trappe dès les quarts de finale !
Les Françaises n’ont pas démérité, loin s’en faut, puisqu’elles ont terminé troisièmes de la poule qualificative. Hélas, elles ont vécu deux séances cauchemardesques contre les Chinoises en quart de finale (mais gagné les quatre autres…), ce qui a mis fin à leur belle aventure.

Contre toute attente, la finale a opposé Israël à la Turquie (qu’on devrait désormais écrire Türkiye dans toutes les langues et notamment plus Turkey en anglais car le pays ne désire plus passer pour une dinde – véridique). Les Israéliennes ont littéralement atomisé les Turques, finissant avec deux fois plus de points que leurs adversaires, 307 à 153 !

Chez les seniors, la finale USA1 ‒ Danemark a donné lieu à une lutte acharnée. Les Danois ont pris l’avantage sur l’antépénultième donne et ne l’ont plus lâché. Ils ont pu remercier le Roi d’atout sur la donne suivante, bien placé pour le gain d’un chelem dont l’échec aurait tout changé… À quoi tient un titre ?!

Nos représentants français ont déçu. Septièmes après le tour 15, on les croyait bien partis pour se qualifier. C’est alors qu’ils ont entamé un chemin de croix interminable, ne gagnant plus qu’une seule rencontre (contre la Guadeloupe), pour terminer à une anonyme 16e place.

Deux autres épreuves ne décernant pas de titre mondial se sont déroulées parallèlement.
Dans le Transnational, l’équipe 100% française de Payen s’est hissée jusqu’en quart mais n’a pu franchir la Barr… Quant à l’équipe Paco, à 50% tricolore (Rombaut père et fils associés à Auken-Welland), elle a été éliminée au même stade. Dans le Board-a-Match, l’équipe française de Vinciguerra s’est brillamment imposée.