QUANTIN CHAMPION NOUS QUITTE
Jean-Christophe Quantin, l’une des légendes du bridge français, s’est éteint le 16 août. Ce champion attachant aura presque tout gagné, ratant d’un souffle le Graal de la Bermuda Bowl.
Originaire de Royan où sa famille a tenu une fameuse pâtisserie de 1934 à 2005, le jeune Jean-Christophe monte à Paris pour y découvrir le milieu du bridge de compétition. En l’espace d’un an, il tutoie déjà les sommets. En 1987, il devient vice-champion du monde junior par équipes, puis champion d’Europe junior par équipes l’année suivante et champion d’Europe par paires mixte en 1990.
Son ascension fulgurante se poursuit à un rythme effréné. Le voilà champion d’Europe par paires open en 1991 (Montecatini, Italie) avant de récidiver en 1993 (Bielefeld, Allemagne), à chaque fois en face de son compère Michel Abécassis.
Quadruple champion de France par équipes (1997, 2004, 2007 et 2013), double vainqueur de la Coupe de France (1990 et 2002), il excelle en tournoi par paires où il accumule les titres de champion de France, notamment en face de Marc Bompis.
Après s’être contenté de l’argent dans le championnat d’Europe par équipes open en 1989 à Turku (Finlande), il touche enfin l’or en 2016 à Budapest (Hongrie). Dans la foulée, il devient vice-champion du monde par équipes open 2017 à Lyon : la Bermuda Bowl lui échappe pour quelques points à l’issue d’une finale « edmondantesque » contre les Américains de Brad Moss au style super agressif. L’émotion est énorme dans l’équipe et dans son entourage, elle dépasse de beaucoup le seul cadre du bridge.
Jean-Christophe n’est pas seulement un champion hors pair, c’est aussi un coach pour les équipes jeunes et féminines, un journaliste (il dirige la rédaction du Bridgeur durant plusieurs années, collabore au Figaro et à Point de Vue) et un écrivain (avec Michel Bessis et Philippe Cronier, il coécrit le premier tome des Enchères au bridge avant que la maladie ne l’empêche de poursuivre l’aventure de ce best-seller).
En dehors du bridge, il sait alterner humour et gentillesse, son amour immodéré pour le football est communicatif et il n’hésite jamais à faire la promotion de son film préféré, Le Parrain, dont le personnage central, Don Vito « Corleone », devient comme son double cinématographique.
Nous pensons particulièrement à sa mère Nadine qui l’a soutenu à chaque instant.
Un recueillement aura lieu le mercredi 21 août à 14 heures au Funérarium de Paris-Batignolles – 21 Bd du Bois le Prêtre, Paris 17e.