Serge Fradkoff, l’homme aux mille facettes

Serge Fradkoff aura vécu sa vie au triple galop. Il vient de quitter la piste à l’orée de ses 88 ans, à son domicile genevois.
Fils d’un médecin dentiste exerçant à Tunis, il devient « tout à fait par accident » joaillier à la maison Harry Winston, où il s’avère taillé pour la pierre. Touche-à-tout incorrigible, il intègre parallèlement l’univers de la banque et devient le principal actionnaire d’Unigestion, banque privée genevoise. Il se lance aussi dans la production cinématographique, avant de créer une écurie de chevaux de courses (« casque bleu clair, chevron gros bleu »). Il atteint les sommets du turf international en 1982 grâce à son pur-sang anglais Perrault avec lequel il vit un conte de fées en remportant le prix du « meilleur cheval de l’année sur gazon ».
Polyglotte, pianiste à l’oreille absolue, Serge est avant tout un joueur-né. Redoutable au backgammon, c’est toutefois le bridge qui a ses faveurs. Il remporte le championnat de Tunisie par paires, son pays de naissance, alors qu’il n’est pas encore majeur. En Suisse, il côtoie Jean Besse et devient le partenaire du maestro Pietro Bernasconi dont il fait connaître en France les diaboliques problèmes à quatre jeux. Analyste hors pair, il aime à titiller les champions, avec lequel il se lie d’amitié, notamment Michel Abécassis.
La passion du bridge ne l’a jamais quitté, jusqu’à son dernier souffle. Il jouait encore il y a quelques mois au BCSH (Bridge-club Saint-Honoré) avec Gilles Maarek où ils brillaient.
Nous adressons nos plus sincères condoléances à sa famille.
